De la combinatoire algébrique à la phénoménologie

par Frédéric Patras

L’exercice de concilier travail mathématique et travail philosophique est difficile et périlleux. Fréquent aux débuts de l’époque moderne, il est devenu au XXe siècle un exercice réservé à quelques grandes figures des mathématiques – souvent, d’ailleurs, les plus originales et créatrices : Poincaré, Gödel, Weyl, Grothendieck, pour ne citer que les plus emblématiques de cette conception ouverte et exigeante de l’exercice de la pensée et du rôle de l’homme de science. Gian-Carlo Rota, auquel ce texte est consacré, a su en accomplir le programme intellectuel et l’ambition humaniste, allant jusqu’à demander à enseigner à la fois mathématiques et philosophie au Massachusetts Institute of Technology.

De la combinatoire algébrique à la phénoménologie.