L’exercice de concilier travail mathématique et travail philosophique est difficile et périlleux. Fréquent aux débuts de l’époque moderne, il est devenu au XXe siècle un exercice réservé à quelques grandes figures des mathématiques – souvent, d’ailleurs, les plus originales et créatrices : Poincaré, Gödel, Weyl, Grothendieck, pour ne citer que les plus emblématiques de cette conception ouverte et exigeante de l’exercice de la pensée et du rôle de l’homme de science. Gian-Carlo Rota, auquel ce texte est consacré, a su en accomplir le programme intellectuel et l’ambition humaniste, allant jusqu’à demander à enseigner à la fois mathématiques et philosophie au Massachusetts Institute of Technology.
De la combinatoire algébrique à la phénoménologie
par Frédéric Patras